Laura…Enfin je la retrouvais.
Cependant, quelque chose me dérangeait chez mon amie d’enfance. Son visage n’avait peut-être pas changé, mais son expression, elle, m’était inconnue. Celle qui m’avait sauvé n’avait plus ce sourire pur et sincère qu’elle arborait autrefois lors de ses duels. A la place, il n’y avait plus qu’une expression de satisfaction devant la terreur de son adversaire qui était sur le point…de perdre la vie dans ce combat, au sens propre du terme.
Ses vêtements étaient déchirés, il avait des bleus partout sur le corps et sa respiration était haletante, comme s’il luttait vraiment pour sa survie lors de ce combat. La peur se lisait dans ses yeux.
« S’il te plait, arrête, j’abandonne, je… »
Laura ignora les supplications de son pauvre adversaire tandis que des éclats de glace sombre le transpercèrent. L’homme fut repoussé contre la barrière du stade, inconscient…
Laura venait littéralement d’envoyer son adversaire aux urgences, mais elle ne bougeait pas, elle restait sur place, une satisfaction malsaine se lisant dans ses yeux émeraude.
Non, ce n’était pas Laura…Du moins, pas celle que je connaissais. Mon amie n’aurait jamais fait de mal à un adversaire consciemment. Il fallait que je la revoie, que je lui parle, que je sache ce qu’était devenue cette amie que j’aimais tant, que je sache où était passée la véritable Laura…
« Darksky, tu…
-Drago, prends ma place, le coupai-je. »
Dès que je vis mon ancienne amie quitter la scène sans se retourner, je courus jusqu’à la porte menant à la loge de l’équipe Anglaise, sachant que Laura serait obligée de passer par là et j’attendis.
J’étais bien plus anxieux à l’idée de découvrir une autre personne en face de moi que de revoir simplement le visage de Laura après tant d’années.
Qu’allais-je lui dire ? L’eau avait coulé sous les ponts depuis son départ. Marie avait été kidnappée, j’avais rejoint Hélios, exploré le monde aux côtés de ma partenaire de toujours, et à présent je me battais pour la fédération Ether aux côtés de Violet…
Mais elle… Nous avions promis de rester en contact et pourtant, je n’avais jamais eu de ses nouvelles pendant toutes ces années et je la retrouvais au service de Shadow…
J’étais conscient de ne pas avoir mené la vie la plus honorable et que j’étais bien mal placé pour donner des leçons…Mais Laura… Allait devoir s’expliquer.
Finalement, après une ou deux minutes d’attente, elle arriva. Elle avait conservé sa démarché élégante à laquelle venait se rajouter sa nouvelle carrure, accompagnée d’une prestance et d’une assurance nouvelles. Je me rendis également compte que je l’avais désormais dépassée en taille, de peu. Mais à part cela, je n’avais aucun mal à reconnaitre mon amie d’enfance…physiquement du moins.
Au fond de moi, j’espérais simplement me tromper, j’espérai revoir cette petite fille qui se jetterait dans mes bras à ma vue, qui rirait de nos retrouvailles, peut-être même pleurerait de joie…mais je ne me faisais que très peu d’illusion.
La personne qui arrivait dans ma direction n’était définitivement plus la même que celle que j’avais connue.
Laura pencha la tête sur le côté et l’espace d’un instant, ses yeux perdirent leur froideur pour retrouver leur éclat d’antan lorsqu’elle me vit. Un frisson me parcourut l’échine lorsque je croisais ce regard que j’aimais tant et je ne pus m’empêcher de sourire bêtement.
« Laura…
-Oh, mais que vois-je ? Darksky, qui aurait cru que nous nous retrouverions dans un endroit pareil…En fait, qui aurait cru que nous nous retrouverions tout court ? Railla Laura d’un ton sarcastique.
-J’y ai toujours cru moi, je savais que tu reviendrais, répondis-je avec assurance.
-Eh bien, l’espoir fait vivre, je suis heureuse pour toi ! Pour ma part, j’ai tourné la page, c’est pourquoi, j’ai été ravie de te revoir aujourd’hui, mais ce n’est qu’un adieu de plus. »
Lorsque Laura tenta de passer à côté de moi en m’ignorant, je lui attrapai le bras pour la forcer à m’écouter. Je ne savais pas ce qui clochait avec elle, mais je comptais bien faire revenir ma meilleure amie.
« Attends Laura, je crois que tu oublies quelque chose. »
Intriguée, elle s’arrêta et je sortis le pendentif de glace qu’elle m’avait offert quatre ans plus tôt et je le lui tendis. Une pointe de regret passa dans ses yeux, aussitôt effacé.
« Tiens, je dois te rendre ça comme promis.
-Tu…Tu as vraiment gardé cette vieillerie ? Murmura-t-elle. »
Laura baissa les yeux et lâcha un long soupir m’arrachant la pierre de glace des mains. Elle plongea son regard d’émeraude de longs instants dans la pierre bleutée et je crus sincèrement m’être trompée sur son compte, qu’elle n’avait pas changé dans le fond et qu’elle était restée la petite fille joyeuse et riante que j’avais connue par le passé…
Mais cette illusion se brisa…en même temps que la pierre de glace vola en éclat devant mes yeux. Laura…venait de détruire son propre Spiritual d’une
Je tombai à genoux, abasourdis alors que Laura jeta ce qu’il restait du pendentif à mes pieds avec dédain.
« Merci de me l’avoir rendu, je peux enfin m’en débarrasser grâce à toi.
-Qu’est-ce que…Pourquoi as-tu fait ça Laura ? Murmurai-je tristement. La personne que j’ai connue n’aurait jamais fait une chose pareille ! Où est passée cette petite fille que j’admirais tant !
-Cette petite fille a simplement grandi mon cher Darksky et elle s’est rendue compte d’une chose : tout ce en quoi elle croyait n’était que des rêves, des illusions, de faux espoirs, mais comme toutes ces chimères, elles finissent par mourir un jour !
-Tout…Même ce que tu m’as dit ce jour-là sur la falaise ? Je ne peux pas croire que ce n’était que des paroles en l’air Laura ! Répliquai-je en haussant le ton.
-Et pourtant…Je n’y croyais même pas moi-même… »
Lorsque Laura prononça cette phrase, elle détourna le regard mais je crus distinguer comme un voile de tristesse s’abattant devant ses yeux d’émeraude.
J’étais perdu. Totalement perdu. Et surtout brisé à l’intérieur. Comme si mon âme avait été éparpillée en un millier de fragments en même temps que le symbole de notre amitié.
Mon esprit était aussi confus que le jour où Marie m’avait été enlevée. J’avais du mal à aligner deux pensées cohérentes.
Était-ce vraiment Laura que j’avais en face de moi…Ou bien n’en avait-elle que l’apparence ?
Que lui était-il arrivé pendant ces quatre années pour qu’elle en soit venue à faire une telle chose ? Je ne pouvais pas croire une seule seconde que la petite fille souriante et joyeuse qui était mon amie m’ait menti tout ce temps. La menteuse dans cette histoire, c’était cette personne en face de moi qui prétendait être Laura mais qui refusait de l’admettre pour une raison qui m’échappait…
« Puisque nous serons amenés à nous revoir durant ce tournoi, tu devras t’y faire, Laura est morte il y a des années.
-Non, Laura est toujours là, juste devant… »
La jeune fille ayant l’apparence de mon amie m’interrompit et m’agrippa fermement par le col pour me soulever d’une seule main.
« Grandis un peu. Nous ne sommes plus des enfants. Il existe en ce monde des choses bien plus graves que la destruction d’un stupide caillou. Mais si tu es incapable de le réaliser, alors je te dis adieu ici. Evite de croiser à nouveau ma route, je ne serai pas aussi clémente qu’aujourd’hui, crois-moi. Si tu t’opposes à moi, je n’hésiterai pas à t’éliminer, ami d’enfance ou non, Michael. »
La jeune fille me relâcha en me plaquant contre le mur et tourna les talons. Je la vis s’éloigner de moi, sans se retourner, me laissant sur place, incapable de bouger tant j’étais choqué par son attitude.
J’étais en train de faire un cauchemar, j’allais me réveiller bientôt et Laura ne serait pas dans ce stade en train de combattre, mais en Angleterre en train de vivre des jours tranquilles et heureux…
J’avais beau essayer de me persuader, je fus obligé d’admettre la réalité, aussi dure fût-elle : Laura avait changé…
Lentement, je me mis à rassembler les morceaux de glace éparpillés sur le sol. Je n’arrivais plus à ressentir l’esprit de Trichiona désormais…
A chaque éclat que je prenais dans ma main, je me remémorais un souvenir particulier, un moment passé en compagnie de mon amie perdue…
« Pourquoi Laura…Que t’est-il arrivé…Murmurai-je en serrant tous les morceaux contre mon cœur. »
Tout à coup, une main se posa sur mes épaules et me sortit de mes tourments. Lorsque levai la tête, je pus apercevoir Drago, me lançant un regard compatissant, tandis que derrière lui, Angéla me regardait avec inquiétude.
« Darksky, tu…
-Je vais bien, l’interrompis-je en me relevant lentement. Désolé de ne pas avoir pu participer aujourd’hui…Je…Je me rattraperai…plus tard… »
Je ne voulais pas recevoir de leçon de morale, pas à ce moment-là. Mais alors que je tentais de m’éclipser, Drago resta obstinément devant moi.
Je n’étais pas d’humeur à lui déballer toute ma vie…Mais j’étais encore moins d’humeur à me fâcher avec les deux dernières personnes qui me considéraient encore comme un ami…non, comme un allié.
« Je venais de la retrouver…Et je l’ai perdue à nouveau…A tout jamais cette fois-ci…J’imagine que c’est mon châtiment pour m’être rallié à Hélios et laissé aveuglé par la haine…Lâchai-je sans conviction. »
Drago grimaça puis marqua un temps de silence, comme pour chercher ses mots et finit par déclarer d’une voix hésitante.
« Tu sais Darksky…Parfois, alors que l’on pense que certaines choses sont perdues à jamais…Elles réapparaissent au moment où l’on s’y attend le moins…Je ne peux pas te promettre que tu retrouveras ce que tu as perdu toi aussi…mais ne perds pas espoir comme je l’ai fait. Si tu crois à un miracle, alors il se produira… »
Le garçon, gêné, se mit à se gratter la joue et à me sourire bêtement en serrant les dents.
« Enfin, ce n’est pas aussi simple, sinon ça ne s’appellerait pas un miracle mais tu sais…enfin il y a des choses qui… »
D’un coup de pieds, Angéla dégagea le blond pour prendre sa place et m’attrapa le bras, comme pour m’entrainer à sa suite.
« Je ne comprends pas trop ce qu’il raconte mais il doit avoir raison ! Ça ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort. Même quand la situation parait désespérée, il y a toujours un moyen de s’en sortir ! La preuve, je suis ici avec vous aujourd’hui !
-Merci de répéter ce que je viens de dire, grommela Drago. »
Je ne pus m’empêcher de sourire devant l’attitude de mes deux partenaires. Je voyais bien qu’ils étaient inquiets pour moi et qu’ils essayaient, maladroitement, de me remonter le moral.
Oui…J’avais peut-être perdu Laura, mais en contrepartie, j’avais gagné l’amitié de Drago et Angéla. Ensemble, nous allions vaincre Hélios et sauver Marie de ses griffes. Telle était la priorité que je m’étais fixée depuis toutes ces années. Je ne devais pas me laisser déborder par un torrent de sentiments.
Laura avait tout rejeté : son spiritual, son passé, et moi aussi, et cela, je devais m’y faire.
« Rentrons au château, finis-je par déclarer. Le tournoi ne fait que commencer, il serait ennuyeux de se faire sortir dès le deuxième tour par ma faute alors que vous avez passé le premier sans moi. »
Je passai la soirée à tenter de reconstituer le pendentif détruit, recollant tant bien que mal les morceaux entre eux. J’ignorais si Trichiona se trouvait encore à l’intérieur de ces éclats de glace, mais même s’il avait disparu dans les profondeurs d’Izrath, cette pierre était désormais le seul symbole que Laura et moi avions un jour été des amis inséparables. Il était hors de question de la laisser dans un état aussi déplorable.
Tout en effectuant ce travail d’orfèvre, les questions qui m’avaient rongé toute l’après-midi continuaient à me hanter l’esprit.
Et je repensais également au regard de mon ancienne amie…Il m’avait glacé le sang et me faisait penser à ce rêve que j’avais fait des années auparavant, juste après le départ de Laura. Elle avait cette même lueur froid et impitoyable dans ses prunelles, cette même soif de vengeance et cette même haine ardente qui brûlait dans ses pupilles d’émeraude.
« Et toi Saya, qu’en penses-tu ? Je t’avais parlé de Laura il y a longtemps, mais aurais-tu eu une idée, une piste qui expliquerait son comportement, toi qui avais toujours réponse à tout, toi pour qui le présent et le passé n’avaient pas de secret ? »
Seul le silence me répondit. Voilà que je me mettais à parler tout seul, j’avais vraiment besoin de m’aérer l’esprit pour ne pas devenir fou.
Laissant mon œuvre en suspens, je sortis donc dans le parc malgré l’heure tardive. Dehors, l’air était frais mais pas désagréable, et un vent léger soufflait dans les feuilles des arbres dont les branches, ondulant lentement, projetaient de grandes ombres mouvantes sur l’immense pelouse bordant le parc du château.
Il n’y avait que très peu d’étoiles dans le ciel. un fin croissant de lune éclairait faiblement le sombre sur lequel un fin nuage était resté accroché, seul au milieu de la nuit noire.
Il n’y avait pas un bruit, mais le silence n’était pas oppressant pour autant. C’était un silence doux, apaisant, normal pour une soirée de printemps.
Je restai là, assis sur le parvis du château pendant de longues minutes, l’esprit perdu dans mes souvenirs, le regard plongé dans l’horizon.
Des bruits de pas derrière moi finirent par me tirer de mes pensées et je me retrouvai nez à nez avec le professeur Ryoko.
« Oh, bonsoir Darksky, dis-moi, tu veilles tard pour quelqu’un qui a un match demain.
-Je ne suis pas le seul à veiller tard alors que j’ai des responsabilités, lui répondis-je avec un léger sourire.
-Tu n’as pas tort, je devrais montrer l’exemple en tant qu’adulte, s’amusa le professeur. »
Ryoko alluma une cigarette et vint s’asseoir à côté de moi, à ma plus grande surprise. Au début, il ne dit rien, se perdant tout comme moi dans l’obscurité de la nuit mais finit par reprendre la parole, d’une voix bien plus grave et sérieuse qu’auparavant.
« Darksky, j’ai une question à te poser : Est-ce que tu n’aurais pas une sœur du nom de Marie par hasard ?
-S…Si, comment le savez-vous ? M’étranglai-je avec ma propre salive. L’auriez-vous vue ? Si vous savez quelque chose, je vous en supplie, dites-le-moi !
-Oui, je l’ai croisée aux côtés d’Hélios alors qu’il me forçait à travailler pour lui pour obtenir le secret de la Shungite. Ne t’inquiète pas, elle ne semblait pas mal en point. A vrai dire, je me suis même demandé si elle n’était pas son alliée tant elle lui parlait familièrement…
-Ma…Ma sœur…Une alliée d’Hélios ? C’est tout bonnement impossible !
-Oui, je le sais bien, me rassura-t-il. Je voulais simplement te dire qu’elle ne court à priori aucun danger.
-Je…Je vois…Merci, ce que vous dîtes me rassure un peu. J’étais vraiment inquiet à son sujet…
-Quoi de plus normal que de s’inquiéter pour ses proches quand ceux-ci ont encore une chance de revenir? … »
Le professeur, après cela, lâcha un long soupir et un nuage de fumée s’échappa de sa bouche alors qu’il souriait tristement en regardant le sol.
« Dites…Je sais que c’est indiscret… mais pourquoi combattez-vous à nos côtés ? Je veux dire, vous ne faites pas cela uniquement pour votre ancienne élève, je me trompe ?
-Pourquoi ? Pour cette émotion impure qui nous force à commettre des choses stupides qu’est la vengeance j’imagine…
-La…vengeance ?
-Je ne combats pas Hélios comme vous. Celui que je vise…C’est son second, Éric Sawyer, le fils de l’homme qui m’a tout pris…Ma femme, ma fille sur le point de naitre, ma réputation, mes élèves, et même ma propre académie…Tout cela, balayé en une seule nuit par les ambitions démesurées d’un seul homme… Je pensais pouvoir tirer un trait dessus et reprendre ma vie en la consacrant aux autres victimes de la catastrophe, tout comme cette chère Violet l’a fait… Mais lorsque j’ai appris que le fils de cet assassin suivait le même chemin que son père… la rage a repris le dessus… »
Le poing de l’homme se serra et il mordit à pleine dent dans sa cigarette. Puis, lâchant soupir, il la jeta sur les marches et l’écrasa sous son pied avant de plonger son regard vers le bout de papier encore fumant et rougeoyant dans la pénombre de la nuit.
« C’est vrai, j’avais failli oublier… Tu n’aimais pas me voir fumer, Hakaze. »
Sur ces mots, le professeur se releva et ouvrit la porte du manoir pour rentrer se coucher en me laissant seul sur le parvis. Cependant, avant de disparaitre, il se retourna et s’adressa de nouveau à moi.
« Sauve ta sœur, Darksky. Car si tu échoues…tu finiras comme moi, rongé par la culpabilité et par le désir de vengeance. »
Oui. Je le savais. C’était exactement ces deux sentiments qui avaient guidé mes actions ces dernières années, alors que je combattais pour Hélios. Je ne cherchais pas à sauver ma sœur. Je ne cherchais qu’à devenir plus fort pour me venger de celui qui avait détruit nos vies. Si je n’avais pas rencontré ma partenaire en la personne de Saya, je n’aurais sans doute jamais ouvert les yeux et j’aurais continué dans cette voie sans issue jusqu’à la fin…
Pendant toute la journée du lendemain, mes yeux étaient rivés Laura qui écrasait ses adversaires un par un sans aucune pitié ni remords. Son équipe, l’équipe Anglaise, devait affronter celle d’Hélios à la fin de la journée si ceux-ci se qualifiaient, ce qui allait presque de soi.
Au fond de moi, je me sentais coupable pour les actions de mon ancienne amie, car je sentais que, si elle avait changé de la sorte, c’était à cause de moi, parce que je n’avais pas donné signe de vie après son départ…J’aurais pu garder le contact, prendre de ses nouvelles par mail ou même lui envoyer une lettre de temps à autre, ce n’étaient pas les moyens qui manquaient…mais je n’avais rien fait du tout, comme si je l’avais oubliée…
Les matchs s’enchainèrent, les favoris du tournoi sortirent sur un abandon d’Hiroki, dont le Spiritual refusait de se battre car « il ne voulait pas blesser cette donzelle au cœur pur qui faisait battre ce petit cœur de lui » selon ses propres mots.
Nous réussîmes quant à nous à nous qualifier sans trop de difficulté. Battre ces amateurs n’était qu’un jeu d’enfant comparé à l’entrainement que j’avais subi dans l’armée d’Hélios, si bien que nous nous hissâmes directement vers la finale.
Cependant, le match tant redouté qui allait opposer Hélios à Shadow arriva bien plus rapidement que prévu.
Avec une froideur et une force inimaginable, Laura écrasa son adversaire qui n’était autre que le général d’Hélios, Éric Sawyer.
Le Spiritual du général disparut dans un déluge de glace noire tandis que la version sombre de Trichiona se jeta sur ce dernier et le projeta violemment contre les parois du stade, qu’il traversa comme du papier, sous les regards abasourdi et effrayés de la foule silencieuse.
Personne ne semblait pouvoir arrêter la nouvelle Laura, cependant, je refusais de la laisser dans cet état, c’est pourquoi, je m’étais résolu à cette solution. Je devais l’arrêter moi-même, autant pour la sécurité de tous que pour mes propres convictions. Je refusais de laisser cette personne qui avait pris l’apparence de mon amie semer le chaos. Et pour cela, je comptais bien l’affronter…et la vaincre une bonne fois pour toute, amie d’enfance ou non.